Agrumiculture : Un contrat-programme en gestation

VIEILLISSEMENT d’une partie du verger agrumicole et inadaptation variétale aux marchés extérieurs expliquent, selon la profession, l’essoufflement atteint par le secteur. D’où la réduction drastique des quantités à l’exportation. «Réduction provoquée surtout par la dégradation de la qualité», renchérit un gros producteur d’Agadir qui intervenait lors de la journée organisée mercredi par l’Association des producteurs d’agrumes du Maroc. «Car comment expliquer le fait que la part exportable ne représente de nos jours que moins du tiers de la production?» s’interroge le même agrumiculteur. «C’est pour remédier à la situation que l’interprofession compte engager une vaste opération de mise à niveau de la filière», signale le président de l’Aspam Hassan El Youssi. Le cadre ? «Un contrat-programme», précise Ahmed Darrab, secrétaire général de l’association des agrumiculteurs. Et pour cause! La filière est aussi mature que les autres activités économiques. D’autant plus qu’elle recèle un fort potentiel de développement. A la condition de lever quelques contraintes rencontrées au triple niveau de la production, de la logistique et de la commercialisation. C’est pour servir cet objectif que le ministère de tutelle a été mis à contribution pour mener le recensement général (voir article page 4). L’impliquer, revient à faire adopter une vision commune des contraintes et dysfonctionnements à rectifier. Or, les investigations de la tutelle ont surtout planché sur la structure du verger agrumicole et son évolution récente. A cet effet, le constat qui se dégage qualifie plutôt le secteur d’un dynamisme à toute épreuve. «Si bien que l’interprofession a été agréablement surprise par les conclusions de l’enquête», affirmera Darrab. N’empêche que d’importants dysfonctionnements sont à relever au niveau de la conduite des vergers, de la traçabilité et de l’utilisation des intrants. A telle enseigne que le rendement moyen rapporté à l’ensemble des superficies recensées demeure assez faible: 15 tonnes/ha. Ramenée aux plantations réellement productives, il passe à 26 tonnes/ha. C’est peu, compte tenu des coûts de production. Certes, des agrumiculteurs réalisent des pointes de plus 50 à 60 tonnes avec un profil qualitatif conséquent mais l’existence à côté de produits de faible qualité tire souvent la moyenne vers le bas. C’est pourquoi l’interprofession entend négocier avec le gouvernement un contrat englobant tous les maillons de la filière. L’objectif est de soumettre le document à la signature lors du prochain salon international de l’agriculture qui doit se dérouler en avril 2008 à Meknès.

Trois commissions ont été constituées à cet effet. La commission production a pour tâche de s’atteler à faire le diagnostic de la situation, définir les objectifs et les moyens pour les atteindre. La gestion de l’eau d’irrigation demeure le point central. Le conditionnement et la logistique font l’objet de la seconde commission qui doit proposer les actions pour une mise à niveau des stations d’emballage mais aussi les mesures pour améliorer les prestations des transports, de la conservation et des ports. Enfin, la troisième commission doit s’atteler aux aspects de l’exportation et de la commercialisation aussi bien sur le marché local que sur les places extérieures. L’objectif est de généraliser la normalisation et le conditionnement pour le marché de bouche national. Et tout particulièrement, l’industrie de transformation doit être réhabilitée.

Source : leconomiste

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