Maroc : Budget: Mezouar maintient ses 6,8% de croissance

LE ministre de l’Economie et des Finances aura pris tout son temps pour répondre aux questions des députés soulevées lors de l’examen du budget au sein de la commission des finances et du développement économique. Salaheddine Mezouar a commencé par rassurer les parlementaires sur la maîtrise du cadre macroéconomique, particulièrement le taux de croissance fixé à 6,8% pour 2008. Pour convaincre de l’opportunité de ses prévisions, il s’est appuyé sur le taux moyen de 5% enregistré entre 2002 et 2007 malgré les deux années de sécheresse. Autre argument avancé, la bonne tenue de certains secteurs notamment les BTP et le tourisme qui ont progressé de 8 à 10% annuellement. Les crédits distribués ont totalisé 84 milliards de DH entre une année (septembre 2006 et septembre 2007), soit le total de ce qui a été réalisé au cours de la période de 2001 à 2005. En avançant ces chiffres, Mezouar, sans le dire, rend hommage au bilan réalisé par son prédécesseur Fathallah Oualalou.

Le déficit à moins de 3% ? Là encore, Mezouar s’est voulu rassurant. Les députés rappelaient le niveau du prix du baril de pétrole à 100 dollars alors que la base de calcul de la loi de Finances table sur 75 dollars. Selon les experts qu’il cite, le prix de l’offre et de la demande ne dépasse pas 60 dollars. La situation géostratégique influence le prix à hauteur de 20 dollars le baril et la spéculation entre 10 et 13 dollars. « Ces deux éléments ne sont pas structurels. En plus, 36 experts internationaux évaluent le baril à 70,49 dollars», souligne-t-il. En tout cas, la Caisse de compensation, avec un budget de 20 milliards de DH, sera très sollicitée. Mezouar a précisé que les recettes fiscales des produits subventionnés couvrent 55% des besoins de la Caisse.

Il en a profité pour évoquer la tenue prochaine des Assises consacrées à la réforme de la Caisse. La politique fiscale n’a pas été en reste, particulièrement la baisse de l’IS. Sur ce chapitre, le ministre a indirectement adressé des piques à l’USFP pour qui la baisse en question profitera aux grandes entreprises. Pour lui, «il n’y a pas de cadeaux fiscaux. Les programmes économiques des différents partis comportent une baisse de l’IS». Un peu avant, il a rendu la monnaie à l’USFP qui avait critiqué le gouvernement sur son projet d’élaborer une stratégie agricole alors qu’elle est prête depuis 1999. Mezouar a été on ne peut plus clair: «Si cette stratégie existe vraiment, pourquoi n’a-t-elle pas été mise en œuvre? Ensuite, la situation de 1999 est différente de celle de 2007». Toujours sur le registre de la fiscalité, le ministre a rappelé que les pays comparables au Maroc affichent des taux nettement inférieurs. Sur l’objectif affiché par le Premier ministre d’aller vers 18% pour la TVA, Mezouar a abondé dans le même sens. «Cet objectif sera réalisé dans 3 ans, mais il est impératif de préparer le contexte», a-t-il indiqué. Mezouar a également abordé la vocation sociale du budget. Depuis trois ans, le gouvernement lui consacre plus de 50%. «Tout ce que nous pouvons faire dans le social sera insuffisant, tellement le déficit est immense», note-t-il. Pour 2008, le gouvernement a prévu 11,8 milliards de DH en plus en faveur du social.

Souce : Leconomiste

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